Aujourd’hui nous avons rencontré Lucile Pinero, fondatrice d’une nouvelle entreprise qui a l’accent des cigales, Good Morning South!
So, Have you met Lucile?
Qu’est ce que Good Morning South?
C’est un concept store qui va démarrer par une e-boutique en novembre puis une boutique physique sur Paris pour le printemps 2017. Nous voulons amener les créateurs du sud-est sur le marché parisien, national et pourquoi pas international. Nous avons sélectionné des créateurs de vêtements, de bijoux, de maroquinerie et nous aurons également une épicerie fine. La côte d’azur brille beaucoup par sa gastronomie.
D’où vient l’idée de Good Morning South?
Nous avions, avec ma sœur Elsa, une envie de travailler ensemble depuis plusieurs années. Après nos études nous avons été salariés chacune dans notre domaine, mais nous ne nous sommes pas épanouies dans cette configuration-là. Nous avons donc décidé de mettre nos compétences respectives au service d’une entreprise familiale.
Elsa a un master en marketing du luxe, elle a travaillé dans le merchandising pour des grands groupes comme Chanel ou Prada. Puis elle s’est penchée sur les petits créateurs de bijoux qui correspondaient plus à son envie de créativité et de liberté.
Je suis diplômée de l’école de journalisme de Strasbourg. J’ai longtemps travaillé pour la presse féminine, qui correspondait à mon gout pour la mode, le milieu artistique et créatif. J’ai développé une bonne maîtrise des tendances et des relations presse.
Il fallait une idée qui nous représente, nous sommes de Marseille et notre ville est une grande partie de notre identité. Nous sommes très fières des changements qu’a suivi Marseille ces dernières années. Elle est devenue un acteur majeur sur le plan culturel et économique. Nous voyons de plus en plus d’artisans, de petites boutiques, nous voulions participer à cette ébullition. Et puis la Côte d’Azur bénéficie d’une aura internationale non négligeable !
Quelles sont les démarches principales pour la création de votre entreprise ?
Pour l’instant nous ne sommes encore que porteuses de projet, nous allons déposer les statuts de l’entreprise à la CCI courant septembre pour créer une SARL. Jusqu’à présent notre priorité a été de trouver des fournisseurs prêts à tenter l’aventure avec nous. Nous avions une idée précise de ce que nous voulions. Leurs réactions ont permis de faire un premier test sur le projet. Nous avons ensuite procédé à la traditionnelle étude de marché, et ainsi voir qu’il y avait un réel intérêt de la part des consommateurs.
Il nous reste maintenant à peaufiner le business plan et le prévisionnel pour aller chercher de l’argent auprès des banques. Et pour finir la création des statuts à la CCI.
Il y a moins de 20% de femmes parmi les entrepreneurs en France, comment expliquez-vous ce chiffre ?
La place de la femme dans la société, par son rôle, son éducation, a moins confiance en elle et en ses idées que les hommes. Nous osons moins nous mettre en avant pour nos compétences, nous craignons de ne pas être prise au sérieux. Saviez-vous qu’en moyenne une femme qui va voir une banque pour un projet demande deux fois moins qu’un homme ? C’est dingue ! Nous avons une tendance à se dire que nous avons un « petit projet », créer une entreprise n’est pas un petit projet. C’est un grand et beau projet dont il faut être fière. De la même façon quand il faut évaluer le prix d’une prestation une femme a tendance à demander moins qu’un homme. Une conséquence de l’éducation qui présente les hommes en leader et les femmes non. Il faut changer ça, nous avons autant de bonnes idées et de compétences que les hommes.
Avez-vous des conseils pour une femme qui souhaite créer son entreprise ?
Avoir confiance et oser ! Et surtout ne pas croire qu’elle sera seule. Je suis membre d’une association extraordinaire qui s’appelle Action’Elles. C’est une association de femmes entrepreneures qui aident d’autres femmes à devenir entrepreneures. Il y a aussi beaucoup d’infrastructures dédiées aux femmes qui veulent monter leurs entreprises, et c’est génial ! Même si à terme j’espère qu’elles n’auront plus de raison d’exister. Par exemple la BNP a un programme spécial pour les femmes entrepreneures ! Et même de manière plus directe, les gens autour de toi sont admiratifs et s’intéressent beaucoup à ton projet, il y a un effet important du bouche à oreille.
Ce qui fait surtout peur je pense c’est le après. Une fois que j’ai créé mon entreprise et que je suis seule à tout gérer, comment je fais ? Il ne faut avoir peur de s’entourer. Le networking est essentiel. Il faut aussi comprendre que l’on ne peut pas avoir toutes les compétences et parfois il faut déléguer. Mais il faut oser. C’est une belle aventure.
Quelle est l’actu de Good Morning South ?
Un site web en construction. Nous avons par exemple délégué cette tâche à un ami qui travaille dans le web car c’est absolument hors de nos domaines de compétences.
Sur le site il y aura l’e-shop bien sûr mais aussi une grande partie éditoriale. C’est important pour nous de raconter notre histoire et l’histoire de nos fournisseurs. Et puis issue du journalisme l’écriture prend une part importante dans mon épanouissement.
Nous allons lancer la campagne de communication digitale dans quelques jours.
En attendant retrouvez Good Morning South sur Instagram : @goodmorningsouth